À Rachel qui ne veut pas se consoler parce que ses enfants ne sont plus, l’Éternel dit : « retiens tes pleurs, tes larmes … il y a de l’espérance pour ton avenir », selon un texte de Jérémie que rappelle l’évangile de Matthieu dans le récit qu’on nomme traditionnellement « le massacre des innocents ».
Avec les attentats qui se succèdent en Europe, avec la famine qui sévit en Afrique, avec les bombardements et les atrocités du Proche Orient, avec des fléaux tout aussi terribles que nous ignorons, est-il possible de faire entendre encore une parole d’espoir ? Les enfants peuvent-ils attendre de l’avenir autre chose que des souffrances et des massacres ?
Je suis frappé qu’après chaque attentat, des gens disent : « il faut continuer à vivre ». Ils expriment la volonté profonde de ne pas se laisser submerger par les désastres ; ils refusent de se laisser emporter par les catastrophes. Nous sommes « volonté de vivre », disait Schweitzer ; nous résistons instinctivement, obstinément à ceux qui aiment la mort, la cultivent sauvagement et la propagent aveuglement.
L’évangile proclame que la vie finit par l’emporter ; les vendredis saints les plus atroces ne sont jamais le dernier mot. Il répond ainsi au désir et au goût de vie que Dieu a implanté en nous. Il donne tort aux semeurs de mort. Il permet d’espérer malgré tout, de rester debout, d’aller de l’avant au service et avec l’aide de Dieu, qui est le Dieu de la vie, qui nous appelle à la proclamer et à la répandre.