La qualité première de ceux qui se veulent les disciples de Jésus de Nazareth devrait être l’audace.
Pourtant, ça n’est pas vraiment ce qui saute aux yeux quand on observe ceux qui se considèrent comme chrétiens, aujourd’hui.
L’audace, c’est une folie qui persévère. C’est une obstination dans le chemin choisi, basé sur une idée de départ un peu folle.
En effet, qu’y avait-il de plus fou quand on est charpentier, fils de charpentier, à Nazareth qui plus est, que de décider d’annoncer l’arrivée imminente du royaume de Dieu, à un âge où certains pensent à conforter leur situation professionnelle.
Et pour cela, plutôt que de suivre une école rabbinique, de créer ensuite sa propre école avec l’appui d’un maître confirmé, faire le choix fou de se lancer sur les routes de Galilée en tenant un discours, à contre-courant, qui ne correspond pas à une doctrine établie et qui remet en cause certaines règles aussi fondamentales et intangibles que le sabbat ou la notion de pureté.
La folie atteint son paroxysme, si l’on choisit, en plus, comme premiers disciples, des pécheurs de Capharnaüm, des collecteurs d’impôts, des « femmes de mauvaise vie », entre autres.
Et l’audace réside dans le fait que ces grains de folie ont été suivis d’une obstination sans faille dans les actes et les paroles jusqu’à la mort.
Nous devrions probablement nous inspirer, un peu, de cette audace fondatrice et être des disciples, à contre-courant de l’esprit dominant.