Sans trop y insister, les medias ont relevé que Mme May la nouvelle première ministre de Grande Bretagne est, comme la chancelière allemande Mme Merkel, fille de pasteur. Les journalistes le signalent, mais n’en tirent ni commentaire ni conclusion.
En Allemagne et en Grande Bretagne, appartenir à une famille pastorale est plus banal qu’en France. Chez nous, l’extrême minorité du protestantisme fait qu’en être issu est une singularité. On note, cependant, que la proportion des protestants d’origine et d’éducation (mais pas, à ma connaissance, de fils ou de filles de pasteur) est plus importante dans le monde politique que dans la population en général ; pour s’en tenir aux premiers ministres de la 5ème République, rappelons MM. Couve de Murville, Rocard et Jospin. Leur protestantisme a-t-il influencé leur action politique ? Souvent on estime qu’il favorise le sens de l’honnêteté, de la rigueur et de la responsabilité. À supposer que ce soit juste (je le souhaite), mettre l’accent sur ces points n’est pas une spécificité protestante ; catholiques, laïcistes et musulmans, s’ils sont fidèles à leurs principes, en font autant.
En tout cas, on peut remarquer que deux pays dont la culture a été profondément marquée par le protestantisme sont dirigés par des femmes et que si Mme Clinton (qui est protestante mais pas fille de pasteurs) est élue, un troisième s’y ajoutera. Le protestantisme n’en est certes pas la cause principale, mais il n’y est probablement pas pour rien.