Comme l’a chanté le groupe Rock Téléphone, « Voilà, c’est fini ».
C’en est fini du mot mais est-ce pour autant le mot de la fin ? Est-ce que tout a une fin ? Cette rubrique sur « les mots » arrive avec ce numéro à sa fin. Ces mots qui nous ont accompagnés au travers de la revue, sont-ils pour toujours du passé parce que cette rubrique touche à sa fin ? Et quoi de mieux pour ce dernier mot que celui de fin ?
Tout ce qui a été peut-il se terminer comme ça, sans plus rien ? La fin est-elle la fin de toute chose, la porte que l’on referme définitivement et de manière radicale sur ce qui est désormais du passé ?
La fin vient marquer l’éphémère et rappeler ainsi que rien n’est éternel. Woody Allen écrit que « L’éternité c’est long, surtout vers la fin ». Il nous laisse ainsi penser, non sans humour, que même l’Éternité a une fin car pour nos esprits il est impossible de penser le non-fini. Et l’Éternité, tout comme elle a un début, devrait avoir une fin. Et si ce que nous disons là de l’Éternité nous le disions du concept de Dieu ? Et si Dieu lui-même avait une fin ? Après tout, la conception de Dieu que j’avais enfant n’a-t-elle pas trouvé sa fin avec le temps qui passe, avec l’évolution de ma pensée et avec le Dieu dans lequel je mets ma foi aujourd’hui ?
Ainsi donc ce qui a été et qui a donc connu sa fin, laisse la place à du nouveau.
La fin ne serait donc pas marquée d’un point final mais d’un point qui appelle alors une nouvelle phrase. Le concept de Dieu serait alors l’inscription du non-fini au cœur même de nos existences finies. L’acceptation du point à chaque phrase qui construit notre histoire. Et si nous laissions de point en point en nous habiter l’Éternité, ce qui se vit hors du temps et de ses contingences et se dire que chaque début n’est toujours qu’une fin qui commence.
