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JUSQUES À QUAND ? ENTRE LA PANDÉMIE ET LA TRAGÉDIE

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Agnès Adeline

des migrants, les abus sexuels dans l’Église et la maltraitance dans les Ehpad, les dérèglements climatiques, les attentats et leurs procès, la confusion politique nationale et internationale, il y a de quoi crier à Dieu comme le psalmiste : jusques à quand ? Et maintenant, la guerre en Ukraine qui vient bouleverser les pièces de l’échiquier mondial. Tous ces événements extérieurs rejoignent chacun dans son quotidien, déjà chargé de soucis divers, santé, deuils, difficultés familiales, financières, professionnelles, solitude. Oui, jusques à quand ? Le temps est à nouveau celui de la violence, du désordre, des intimidations et de l’inquiétude. Lorsque ces lignes paraîtront, la situation aura encore changé. Si besoin était, nous recevons la confirmation que rien n’est jamais acquis et que, dans notre vie, comme en politique, tout peut être remis en cause. La situation en Ukraine nous fait toucher du doigt notre impuissance à éradiquer la violence extrême, tout en révélant une Europe plus unie que prévu. Jusques à quand ? Dans la nuit la plus noire, il y a une lueur, si infime soit-elle, un souffle ténu, si léger soit-il, un fil de soie, si fin qu’on ne le voit pas, mais si solide pourtant. Chacun découvre, en lui, et autour de lui, des ressorts inattendus, permettant, par une inventivité et une créativité extraordinaires, des gestes de solidarité, d’accueil, pour aider, soigner, protéger, pour résister pacifiquement et avec détermination contre tout ce qui défigure l’être humain, et qui peuvent faire fléchir les dictatures les plus absurdes. Ce numéro d’Évangile et liberté est consacré à ces formes de résistances, qui ont traversé nos dernières décennies, comme autant de témoignages d’espérance. Pour Charles Péguy, l’espérance est la plus importante des vertus, qui « nous fait prendre conscience de ce désir d’infini qui ne se résigne pas ; (…) Ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’espérance. Et je n’en reviens pas. L’espérance est une toute petite fille de rien du tout. Qui est venue au monde le jour de Noël de l’année dernière ». Et dont nous fêterons la résurrection, à Pâques, encore cette année. Ce sera notre refus de la résignation et de la fatalité. À Évangile et liberté comme ailleurs, c’est notre vocation de le proclamer haut et fort.

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Agnès Adeline
est pasteure de l’Église protestante unie de France à Paris (Oratoire), et aumônier à la Maison d’arrêt de Paris la Santé
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