Ce petit livre allie précision et concision dans la présentation du débat mené par les « objecteurs de croissance », comme ils aiment à se désigner eux-mêmes. Les penseurs décroissants les plus fréquemment cités sont Serge Latouche, Vincent Cheynet et Paul Ariès. En s’opposant au développement durable, concept considéré comme récupéré par l’économisme dominant, la décroissance entend redonner une « nouvelle jeunesse subversive » à l’écologie politique. En agissant à la fois sur les instruments de production (énergies, emploi, etc.) et sur la culture des consommateurs, il s’agit avant tout de refuser la société de consommation et le capitalisme qui en est le moteur, en leur substituant une nouvelle conception du bonheur moins dépendante des richesses matérielles (gaspillage et mésusage) et dès lors centrée sur une « simplicité volontaire » et sur des liens sociaux de proximité (relocalisation). Sympathisant critique de la décroissance, l’auteur présente les débats internes au mouvement, ses atouts et ses risques, ainsi que ses rapports avec les autres courants de la gauche. Marqueurs d’un héritage de problématiques marxistes, l’articulation des questions écologiques aux rapports entre classes sociales ainsi que le mode de participation au jeu démocratique sont des thèmes récurrents du livre.