Un pasteur qui écrit des romans policiers, c’est plutôt rare. Philippe Aubert, de Mulhouse, s’aventure pour la deuxième fois dans ce genre somme toute difficile : La Malédiction de Darwin. Il a trouvé là l’occasion de disserter au passage sur l’opposition entre la théorie de l’évolution et les croyances créationnistes en train de se répandre dans les milieux anglo-saxons. C’est bien imaginé, agréablement raconté, avec quelques allusions frisant l’érotisme, comme pour faire comprendre qu’on peut être pasteur sans être bégueule pour autant. Quant aux réfutations implicites du biblicisme créationniste et de l’attitude un peu sectaire à laquelle il conduit, c’est mené de main de maître. En somme, un polar assez bien tourné et sous-tendu par une théologie solidement libérale.