Admirable, ce grand commis de l’État, plusieurs fois ministre, qui consacre ses vieux jours à la défense des enfants perdus et des jeunes des banlieues, égarés dans la délinquance. Il y a quelque chose d’évangélique dans cet engagement.
L’auteur, ami de longue date d’Évangile et liberté, a repris sa robe d’avocat, après avoir quitté toutes ses hautes fonctions, pour porter secours à ces jeunes qui ne comprennent pas bien ce qui leur arrive. Il témoigne de quelques procès poignants, en montrant la désespérance de ces enfants, face à la froideur de la machine judiciaire. Surtout il nous fait comprendre que l’ordonnance de 1945, qui voulait protéger les mineurs en privilégiant l’éducation par rapport à la répression, a été progressivement démantelée par les lois ultérieures successives qui sont, au contraire, de plus en plus punitives et s’intéressent davantage à la sanction qu’à la détresse du jeune prévenu.
L’auteur, évidemment, n’aime pas cette politique qui s’écarte trop des intentions du législateur de l’immédiat après-guerre.