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Qu’est-ce que l’Homme ?

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Bernard Reymond

Qu’est-ce que l’homme que tu te souviennes de lui ? » (Psaume 8, 5). La question n’est pas nouvelle. Elle est même vraisemblablement très antérieure à la rédaction de ce psaume. Était-ce déjà celle que se posait le rédacteur du livre de la Genèse ? Bien sûr, au moins implicitement. Mais c’est trop peu de s’en tenir au témoignage biblique. Dans le meilleur des cas, sa rédaction ne remonte, pour ses passages les plus anciens, qu’à trois ou quatre millénaires. Or les civilisations humaines sont bien plus anciennes, en particulier celles du proche Orient qui nous concernent plus particulièrement.

Quand et comment l’être humain, qu’il soit du genre homo sapiens ou homme de Neandertal, en est-il venu à prendre conscience de ce qui le distingue de l’animal ? Les paléologues ne cessent de repérer des indices, par exemple ceux que vient de mettre tout récemment en évidence le paléogénéticien Ludovic Orlando (L’ADN fossile, une machine à remonter le temps, Paris 2021) à propos des repérages que semblent autoriser les traces d’ADN trouvées sur de très anciens restes humains. Mais comment rendre compte ou justifier l’existence de ce « plus » qui, à nos yeux, distingue (ou devrait distinguer !) l’humain de l’animal ? La culture ? La religion (une des spécificités non repérables matériellement de l’être humain, à part des traces de rituels funéraires, serait qu’il est religiosus, « religieux ») ?

Gilles Bourquin, fort de nombreuses lectures en la matière, mise sur une différence qu’il n’hésite pas à qualifier de « théologique ». D’aucuns diront que « ça se discute », d’autant que la théologie, aujourd’hui, peine à faire entendre sa voix, donc à se faire prendre au sérieux. Mais ce n’est pas une raison pour baisser les bras. Gilles Bourquin, lui, n’hésite pas à les relever, mais dans un registre et un vocabulaire qui ne sont justement pas, ou plus, ceux de la « théologie de grand-papa ». Autrement dit, il prête gaillardement à la discussion et on ne peut que l’en remercier.

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Bernard Reymond
né à Lausanne, a été pasteur à Paris (Oratoire), puis dans le canton de Vaud. Professeur honoraire (émérite) depuis 1998, il est particulièrement intéressé par la relation entre les arts et la religion.
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