d’ailleurs très sujette à caution, la fin du monde serait pour le 21 décembre prochain. La fin du monde ou celle de l’humanité ? À vues humaines, la disparition du genre humain pourrait bien précéder de beaucoup celle du monde, c’est-à-dire de notre Planète ou de notre Univers. Est-elle alors pour bientôt, ou bien l’humanité a-telle encore devant elle de nombreux siècles, voire de nombreux millénaires ? Les tout premiers chrétiens s’attendaient à voir le Jour du Jugement de leur vivant. Pour la Bible, cet événement n’est pas datable historiquement, car sa réalité est d’un tout autre ordre : transcendant. Nous tenons au contraire pour très lointain, le moment où le dernier homo sapiens aura disparu de la surface terrestre. Mais pour nous et pour eux, le problème est le même : ne nous comportons pas comme si tout était fichu du moment que notre monde n’en aurait plus pour longtemps. Le simple respect des générations à venir recommande de tout faire pour leur léguer des conditions de vie acceptables, tant spirituellement que matériellement.
La leçon à tirer de ces échéances possibles reste somme toute la même que pour les premiers chrétiens : être des « enfants de la Lumière » (1 Th 5,5), droits, honnêtes, fidèles à la parole donnée, miséricordieux à bon escient, charitables sans rien en attendre pour soi-même, misant toujours non sur la fin de l’existence, mais sur la perpétuation de la vie que Dieu nous donne à vivre. Quand tant de gens, partout dans le monde, ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et n’hésitent pas à donner dans la corruption pour mieux tirer leurs marrons du feu, cette recette d’une vie faite de droiture et de miséricorde a vraiment saveur d’Évangile.