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Michel Leconte

Depuis les débuts du christianisme, la sexualité a fait l’objet d’une intense répression et a été longtemps considérée comme une concession quasi peccamineuse faite à la procréation (Cf., par exemple, Saint Augustin).

Si la sexualité n’était qu’une fonction biologique de reproduction, elle ne poserait pas de gros problèmes moraux aux chrétiens, c’est plutôt le plaisir qu’on peut y prendre qui angoisse s’il n’est pas justifié par une « fin plus noble ». C’est pourquoi, depuis son origine, le catholicisme a présenté aux chrétiens l’état religieux virginal comme l’idéal de la vie chrétienne parfaite car anticipant, dès ce monde-ci, la vie éternelle et les conditions dans lesquelles elle sera vécue. Le christianisme est la seule religion à insister si fortement sur l’abolition de la sexualité dans la vie éternelle, de même à insister si fortement sur le fait que son prophète, Jésus, n’a pas eu de vie sexuelle, virginité étendue à sa mère… bien que Jésus ne fasse jamais état de son statut de célibataire ou d’homme marié pour parler de son Dieu et de son Royaume.

Il en résulta une dépréciation de toutes les valeurs propres à notre vie terrestre, dépréciation dont le célibat sacerdotal demeure le signe éclatant. C’est l’ex-moine Luther qui s’est marié en 1525 et qui a eu six enfants, puis à sa suite la Réforme, qui verront dans cette prévention à l’égard de la sexualité une fausse interprétation de l’Évangile et une erreur pernicieuse sur la nature de la vie humaine et chrétienne. Il s’ensuivit un profond bouleversement culturel que le catholicisme s’efforça de combattre jusqu’à nos jours. Il aurait été en effet dommage que l’Église fausse le contenu de l’Évangile en prétendant que c’est lui qui explique et justifie intégralement son attitude à l’égard de la sexualité.

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Michel Leconte
né en avril 1949. Diplômé de l’École de Psychologue Praticien en psychopathologie clinique, formé à la psychanalyse. Il a exercé son métier dans la Marine Nationale. D’origine catholique, il a re- joint l’ERF et son courant libéral en 1989.
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