On raconte que le maréchal de Mac Mahon, troisième président de la République Française, visitant Toulouse lors d’une crue de la Garonne, se serait écrié « Que d’eau, que d’eau ». Le préfet lui aurait répondu : « Et encore, vous ne voyez que le dessus ».
L’anecdote est inventée, mais elle a fait rire des générations de français ; elle tourne en ridicule les politiques et les administratifs qui nous gouvernent. Elle témoigne de la stupidité des échanges convenus : faute d’avoir vraiment quelque chose à dire, on débite des platitudes, des mots qui ne sont que du bruit et sonnent creux. Combien de discours, officiels ou non, tombent dans ce travers.
On peut aussi considérer que cette anecdote traduit quelque chose qui va plus loin : la difficulté de percer l’écorce des choses et des événements pour discerner ce qui se passe derrière et qui a pourtant une importance décisive.
Au-delà de la surabondance des pluies et des débordements spectaculaires, les inondations nous interrogent sur notre manière d’aménager et d’habiter notre territoire, sur le souci que nous apportons à la sécurité des personnes et des biens. Quand Jésus parle de cette maison que les vents et les torrents ont emportée, il ne s’en tient pas à la violence de la tempête et aux dégâts qu’elle a entraînés. Il se demande si la maison était fondée sur du roc ou sur du sable. Les problèmes qui surgissent au dessus dépendent de ce qu’il y a en dessous : il nous faut apprendre à aller de la surface à la profondeur.